Le bâtiment, tel un grand navire, est mis en scène. Il est repérable de loin et ouvre des vues et des perspectives sur la ville et ses canaux. Son architecture, respectueuse de l’âme du lieu, en fait un nouveau repère incontournable de ce nouveau quartier de centre-ville qui s’intègre au tissu urbain local.
Son écriture valorise le site avec simplicité et dialogue avec son environnement. La démarche s’appuie sur une vision renouvelée et épurée de la forme ainsi que sur le goût du matériau simple, traité noblement. Les façades en zinc clair martelé, qui captent la lumière, offrent une esthétique sensible grâce à leurs jeux de reflets. Dans un souci de respect du lieu et de sobriété, le socle du bâtiment, qui s’inscrit dans un ancien quartier industriel, est construit en brique locale de réemploi. Surélevé, le projet se libère ainsi discrètement de ses contraintes, des risques d’inondation mais aussi de celles de la construction d’un parking qui est dissimulé au rez-de-chaussée et traité selon une esthétique empruntée aux moucharabieh.
L’entrée de l’ISEN donne une sensation de hauteur et de grandeur. Elle débouche directement sur un hall d’accueil et une rue verticale, espace bioclimatique ventilé naturellement. La lumière est traversante à la fois horizontalement et verticalement. De généreuses ouvertures à chaque étage offrent des vues et des perspectives sur l’extérieur. En hauteur, les deux ailes sont reliées par trois passerelles en ossature bois dont l’architecture maritime évoque une coque inversée de bateau, des haubans et des filets. Elles permettent des jeux d’ombres, de lumières et de perspectives dans tout le bâtiment.